Minerva & Alioth

Minerva savait que l’heure du couvre-feu approchait à grande vitesse et que son élève ne tarderait pas à avoir des problèmes s’il croisait un autre professeur dans les couloirs. Elle le savait très bien puisqu’elle connaissait le règlement intérieur de Poudlard sur les bouts des doigts, aussi bien qu’une poésie apprise à l’école primaire. Elle avait même contribué à l’écriture de quelques articles, c’est pour dire. Il n’aurait alors qu’à dire la vérité, c’est-à-dire que sa professeure de Métamorphose l’avait convoqué.

La porte du bureau de la directrice adjointe était, certes, fermée, mais Minerva avait pu voir de la lumière s’infiltrer sous la porte et comprit qu’une personne se trouvait juste derrière, une personne s’étant servi d’un Lumos, afin de lutter contre l’obscurité qui commençait à envahir la lumière du jour. Elle ne fut donc pas étonnée d’entendre trois coups bien distincts à sa porte, et de la voir s’ouvrir quelques temps après, avant de voir entrer l’élève qu’elle avait convoqué, Alioth Nott. Bon, il n’avait pas attendu qu’elle l’invite à entrer, mais que pouvait-elle y faire ? Le faire sortir et le faire attendre qu’elle accepte de le faire entrer ? Ridicule. Et puis, elle n’avait pas toute sa soirée non plus. Après avoir demandé si elle voulait le voir, réponse à laquelle la vieille sorcière répondit par un signe de la tête, l’élève en question s’avança vers une chaise afin de s’y asseoir mais attendit poliment qu’elle l’invite à s’asseoir, ce qu’elle fit d’un geste de la main, sans dire une seule parole. Finalement, peut-être perturbé par le silence qui s’installait mais que personne ne semblait vouloir briser, il prit la parole et demanda si quelque chose n’allait pas. Minera attendit encore une minute, sûrement le temps de réfléchir à ce qu’elle s’apprêtait à dire avant de prendre la parole, prononçant sa première phrase depuis l’arrivée du jeune adolescent.

« Non rien de grave, sauf si évidemment, vous pensez que quelque chose de grave se produit. Si c’est le cas, vous pouvez toujours en parler. Seulement, des professeurs s’inquiètent à votre sujet, et je voulais donc m’assurer, justement, si tout allait bien ? Vous n’avez pas de problème particulier, que cela soit à l’école ou même chez vous ? »

Evidemment, ce que racontait Minerva n’était qu’un mensonge monté de toute pièce. Aucun professeur n’était venu la voir pour s’inquiéter d’Alioth. Mais même si elle détestait s’adonnait au mensonge, il fallait avouer qu’elle était bonne comédienne et savait se montrer convaincante. Albus lui a dit qu’elle avait carte blanche pour obtenir ses réponses et elle attendait donc patiemment les réponses de son élève.

« Je vous rassure, tout ce qui sera dit entre ces murs, restera entre ces murs.  Je comprendrai aussi si vous ne voulez pas raconter votre vie mais juste savoir si les inquiétudes de vos professeurs sont fondées ou non. »