Bridgess ☆ Peut-on échapper à son destin ? (Flashback)

Un éclat de rire se fait entendre au milieu des jardins du manoir Fawley, alors que la jeune Elizabeth s'est mise à courir. Du haut de ses quatorze ans, la jeune femme tente de dérider sa soeur aînée alors que cette dernière vient de se disputer encore une fois avec leur père. La petite brune espère pouvoir arracher ne serait-ce qu'un sourire à la belle Bridgess mais elle sait que cette volonté ne sera pas facile à accomplir dans la mesure où la dispute a été quelques peu violente aujourd'hui. Plus que d'ordinaire en tout cas. Parce que la jeune femme a encore discrédité un candidat. Elle fait toujours ça il n'y a pas de quoi s'étonner. Mais monsieur Fawley a de moins en moins de patience avec sa fille. Il a beaucoup moins de problèmes avec la cadette qui a acceptée le premier prétendant, il y a deux semaines. Alexandre Slughorn, neveu de son professeur de potions est, il faut le reconnaître, un fiancé pour le moins correct, sinon parfait. D'autant plus que tout deux étudient à Poudlard, l'une dans la maison des aigles et lui dans celle des poufsouffle et que malgré les deux ans qui les séparent, ils se connaissent depuis un petit temps et s'apprécient. Mais le mariage de la fille aînée est toujours plus important pour une famille de sang-pur. La jeune femme s'arrête de courir pour revenir vers sa soeur qui ne semble pas la suivre.

"- Allez Bridgess ne fait pas la tête. Tu connais papa il va se calmer... oui il te proposera un autre fiancé mais... peut-être que tous ne sont pas si terribles. Pourquoi ne veux-tu pas essayer d'en connaître au moins un ? Tu aurais peut-être autant de chance que j'en ai eu avec Alexandre ?" propose Elizabeth en soupirant. "Je n'aime pas te voir à ce point en colère." reprend la brune avant de terminer. "Je voudrai te voir rire un peu. Et te savoir heureuse. Ce serait si terrible de te marier ?"

Malgré les paroles emplies de raison de la part de sa petite sœur, Bridgess n'a pas envi d'esquisser le moindre sourire. Elle se dirigeait vers le coin du jardin où elle s’isolait quand elle était triste. Encore une dispute avec son père au sujet de ses fiançailles. La cinquième cette semaine. Et cette fois, son père avait utilisé contre elle le futur mariage de sa sœur, qui ELLE avait accepté sans rechigner. Sa sœur s’assit devant elle attendant ses justifications comme elle en avait l’habitude.
« Je ne peux pas accepter ces fiançailles Elizabeth, ces prétendants que papa me présente sont tous plus stupides les uns que les autres. Et, de plus, le dernier fume la pipe ! Et tu sais comme j’ai horreur de ça ! Ca empeste c’est indescriptible! »
Bridgess sait que ses arguments ne tiennent pas la route, mais ce qu’elle ne supporte pas par-dessus tout, c’est que son père lui impose son choix sans lui demander son avis. Elle n’avait jamais demandé à naitre la première, et elle comptait bien vivre sa vie comme elle l’entendait, le mariage attendrait.
« Et je ne veux pas finir comme maman, enchainer à un homme qui décide de tout et qui ne veut pas que tu travailles. Soit disant que ce n’est pas « digne d’une femme de son rang ». Je te jute Elizabeth, que ce culte du sang va finir par le rendre fou ».

Elle soupirait, accentuant encore plus son désespoir. Sa petite sœur écoute d’une oreille distraite les incessant discours de Bridgess qu’elle connait par cœur. Plutôt occuper à gesticuler devant elle encore décider à la faire sourire, voir même rire dans le meilleur des cas. Et, assistant à ce spectacle tant adorable que ridicule, Bridgess ne peut pas résister et se met à rire. Elle avait le don cette petite d’obtenir d’elle absolument, ou presque, tout ce qu’elle voulait.

Des deux sœurs Fawley, Calypso a toujours été la plus douce, la plus docile et malheureusement pour Bridgess aussi, probablement la plus chanceuse des deux. On lui avait proposé un fiancé et elle l’avait accepté sans difficulté, parce qu’elle le connaissait, le savait bon. C’était un sang-pur mais il n’était pas de la maison Serpentard. C’était un Poufsouffle, pour commencer. Et un chic type, neveux de son ancien professeur de potions. Une famille respectable, un oncle peut-être un peu beaucoup élitiste mais rien de bien méchant à lui reprocher.

«- J’admets que papa ne te propose que de bons partis, pour lui mais pas pour toi. Alors que j’ai pour ma part été… plutôt gâtée.» admet la brune en hochant la tête, ne sachant que dire d’autres pour ne pas aller contre la volonté de son père, ni agacer d’avantage sa sœur que cette dernière ne l’est déjà.

Elle baisse la tête. C’est vrai que l’on demande à Bridgess de tenir un certain rang, alors que pour sa part Alexander ne brime pas la cadette dans ses désirs de métier futur, l’encourageant même dans ses études pour qu’elle puisse occuper la position dont elle rêve. Il sait ce qu’elle compte faire et n’attend pas d’elle qu’elle reste à la maison pour s’occuper des enfants. Ils auront un précepteur, cela ne les empêchera pas de recevoir tout l’amour nécessaire de la part de leurs parents, ni ne les empêchera de se construire.

Obtenant le rire de sa sœur, la jeune femme lui sourit. Elle avait le don de savoir faire le pitre quand cela était nécessaire. En général cela détendait sa mère ou sa sœur. Pour amadouer son père c’était plus compliqué, mais elle y arrivait. Parce qu’elle était la petite dernière, la plus jeune. Malheureusement pour son aînée. On en attendait pas autant de la part d’Elizabeth que de celle de Bridgess.

«- Pourquoi tu ne regarde pas les sang-purs de l’école qui te plaise ? J’ai bien eut Alexander, dont je n’ai pas à me plaindre ? Soumet quelques propositions à papa, entend toi avec lui là-dessus ? »

Bridgess soupira de découragement face à cette question épineuse de sa jeune sœur. Comment lui faire comprendre que les tentatives de son père pour la marier à tout prix, la décourageais fortement de s’engager une relation amoureuse ? Elle détestait sa position de sœur aînée, depuis la seconde même où son père s’était mis en tête de lui trouver un mari.

« -Comment expliquer… tu n’es pas sans savoir que j’ai un tempérament qui fait que, plus tu vas m’imposer quelque chose, moins je vais m’y plier… et bien ici c’est le meilleur exemple, je ne veux pas de relation avec quiconque, j’ai envie que papa m’oublie qu’il me laisse libre de mes choix, qu’il reporte cette décision à plus tard… à croire que ma naissance ne représente pour lui qu’un mariage de bonne famille et rien de plus », avoua-t-elle d’une voix tremblante.

C’était la première fois qu’elle disait à sa sœur ce qu’elle ressentait. Tout était confus dans sa tête et dans son cœur. A la fois heureuse pour sa jeune sœur qui ferait bientôt un sublime mariage, peut-être un peu jalouse de la voir aussi épanouie. Mais surtout écœurée de sa place de fille aînée de la famille qui, depuis quelques temps, alourdissait ses frêles épaules de toutes les responsabilités possibles et imaginables. Son père lui avait lancé à la figure toute la fierté, la noblesse,… de sa ligné.

Bridgess craignait de croiser son père, elle faisait ce qu’elle pouvait pour ne pas se retrouver dans la même pièce que lui. Elle lui en voulait encore pour sa dernière stratégie : demander à sa mère de la convaincre d’accepter un prétendant… alors qu’elle avait toujours été en très bonne entente avec sa mère.
Elle croisa le regard de sa sœur, peut-être un peu troublée de sa soudaine explication, était-elle aussi impliquée dans cette histoire ? Son père avait-il poussé l’audace d’envoyer Elizabeth, sa petite sœur adorée, afin de la convaincre ?

La jeune femme soupire, en baissant la tête comme sa sœur parle de l’intérêt qu’elle représente pour leur paternel. Malheureusement, c’est souvent ainsi, pour les sang-pur, que les pères voient leurs enfants. Les garçons, l’aîné tout du moins, mais on évite de trop en faire pour ne pas diviser la fortune, récupère généralement l’affaire familiale et les filles servent pour faire de beaux mariages, pour sceller des alliances financières la plupart du temps. C’est normal, mais c’est aussi la première fois que Bridgess se confie si clairement à sa cadette sur ce qu’elle pense de sa situation, sur ce qu’elle désire.

Elizabeth ne sent pas le même poids que sa sœur sur ses épaules. Peut-être parce qu’elle n’est pas l’aînée, ou parce que l’homme qui a été choisit pour elle lui convient tout à fait, qu’ils ont de l’affection l’un pour l’autre, sans encore parler d’amour. Alors forcément, elle comprend sa sœur sans vraiment la comprendre non plus, c’est compliqué pour elle. Elle ne sait pas ce que c’est d’être forcé au mariage, puisque le sien qui se profile à l’horizon n’est pas si horrible que ça.

Et tout ce qui importe à la sorcière dans l’immédiat, finalement, c’est de changer les idées à sa sœur, de retrouver l’insouciance qu’elles pouvaient avoir quand elles avaient cinq ou six ans. Alors elle disparaît pour aller chercher une serviette qu’elle dispose dans l’herbe avant de s’allonger sur celle-ci et appeler sa sœur à faire de même, pour « regarder les nuages et leur trouver des formes, comme quand elles étaient enfants.» Lizzie n’a pas envie de se prendre au sérieux, pas aujourd’hui, elle veut juste tirer un sourire de la part de sa sœur.

«- Aller Bridgess ! Tu sais qu’il supporterait pas de nous voir avachie dans l’herbe ! C’est donc une bonne raison de plus pour…. Le faire ! »

Voyant l’air insistant de sa jeune sœur, Bridgess ne put résister. Puis, défier l’autorité du paternel était devenu son jeu favori du moment.
Elle prit place à coté de sa sœur qui commençait à distinguer des formes diverses et variées dans les nuages. Qu’elle imagination elle avait ! Le jeu dura bien quelques instants, et les fous rires ne se firent pas attendre. Bridgess parvint à laisser un peu de coté sa mauvaise humeur en jouant avec Elizabeth.
Elles restèrent dans l’herbe une bonne partie de l’après-midi, y faisant même une sieste ! Bridgess encore assoupie sentit quelque chose lui chatouiller le nez. Elle ouvrit les yeux et … un gros chat bien laid était tout près de son visage ! Surprise, la jeune fille laissa échapper un cri et pour s’enfuir… elle ne trouva pas mieux que rouler sur le coté sur au moins un mètre !
Elizabeth fut réveillée par le cri, et assistait impuissante aux roulades de Bridgess dans l’herbe... ce qui bien évidemment la fit rire.

La soudaine agitation du jardin fit sortir leur mère. En voyant cela, elle se précipita près d’elles.
« -Les filles ! Mais que faites-vous encore ? Si votre père vous voyait il… ! »
« -Il ne tolèrerait pas un tel comportement de la part de deux enfants de bonne famille ! », poursuivit une voix sévère.

Mr Fawley aussi avait entendu le bouahah que faisaient ses enfants. Bridgess et Elizabeth n’osaient plus bouger, il était rare que leur père use d’un ton aussi sec. Il regarda tour à tour son ainée, puis sa cadette, prenant bien soin d’éviter le regard implorant de sa femme. Puis, il fixa de son regard le plus noir Bridgess, qui, encore une fois, manquait à son devoir. Et avant que quiconque ne réagisse, il gifla la jeune fille. Mme Fawley se précipita auprès d’Elizabeth et la pris dans ses bras en signe de protection. Bridgess, secouée, ne voulait pas verser une seule larme devant son père qui venait de l’humilier une fois de plus devant sa petite sœur. Elle le regardait la tête haute, les yeux chargés de colère et de défit, sentant encore le coup sur sa joue.

La jeune femme s'endort dans l'herbe avec sa sœur après avoir joué un long moment à découvrir les nuages et leur donner un nom d'après la forme qu'ils ont. Elizabeth arbore un fin sourire heureux alors que son buste se soulève doucement sous l'effet de son apaisement. La sorcière reste auprès de sa soeur et dans leur repos la main de l'une attrape celle de l'autre pour la presser entre ses doigts. Les deux enfants, inconscientes du temps il passe, restent l'une contre l'autre et au-dessus de leurs têtes le temps défile, la course du soleil se poursuit dans le ciel.

Quand sa sœur se met à crier la jolie Elizabeth se réveille et semble inquiète avant de se mettre à rire comme elle découvre la situation de sa sœur qui roule dans l'herbe pour échapper à un chat. Mais ce rire d'adolescente s'arrête net alors qu'elle entend la voix de sa mère parler de ce que dirait leur père s'il les surprenait à s'amuser de la sorte. Bien entendu, Bridgess ne peut pas s'empêcher de répondre à leur mère.

Alors que Monsieur Fawley se montre la jeune femme comprend qu'elle n'aurait pas dû entraîner son ainée dans ce jeu. Elle comprend surtout que son père ne va pas les laisser s'en tirer ainsi. Quand sa sœur est frappée, Eli la regarde tout au si choquée que son ainée. Mais sa mère se place devant elle pour l'empêcher de recevoir la même correction. Comme d'habitude. Parce qu'elle est la petite dernière. Parce qu'elle est précieuses parce qu'elle est petite.

Plus tard dans leurs chambres la cadette s'approche de celle de son aînée et elle toque à la porte de cette dernière.

"- Bridgess... Je suis désolée. Je ne voulais pas que papa te corrige. Tu me pardonne ? Hein ?"

Après l’incident de l’après-midi, Bridgess était montée dans sa chambre, tentant désespérément de calmer sa rage. Elle faisait les cent pas, repensant sans cesse à sa condition injuste. Ce n’était pas la première fois que son père la punissait ainsi, mais jamais sans justification. Bridgess acceptait d’être punie dans le cas ou elle était TRES insolente ou encore quand elle faisait une bêtise. Mais ici, son père avait frappé pour rien, tout simplement pour rien.
Elle avait l’impression qu’il tentait de lui pourrir la vie à tout prix. A cet instant, le cœur de Bridgess était en proie à un mélange de sentiment négatif : rancœur, colère, tristesse… les larmes embuèrent ses yeux mais elle ne s’autorisait pas à pleurer, il ne fallait pas qu’elle soit faible.
La jeune sorcière peinait à se forger un caractère, son cœur était encore trop tendre pour supporter les fortes émotions. Elle était encore dans ses pensées quand elle entendit des coups à sa porte. Elizabeth entra, un air triste et coupable se lisait sur son visage. Aussitôt, les ressentiments de Bridgess disparurent et elle voulu comprendre pourquoi sa jeune sœur avait perdue sa bonne humeur habituelle. Elles s’assirent toutes les deux sur son lit. Elizabeth dit alors :
"- Bridgess... Je suis désolée. Je ne voulais pas que papa te corrige. Tu me pardonne ? Hein ?"
Cette question eut l’effet d’une autre claque pour la jeune sorcière, mais beaucoup plus douloureuse que cette de son paternel. Comment sa sœur pouvait-elle s’en vouloir pour quelque chose qu’elle n’avait pas fait ? Bridgess avait l’impression de décevoir la personne qu’elle aimait le plus au monde. Ne pas combler les attentes de son père elle s’en fichait pas mal, mais sa petite sœur… il en était hors de question. Elle voulut la rassurer :

"- Oh mais tu n’as pas à t’excuser de se que papa fait ! Oh non Elizabeth je t’en pris ne crois pas que je t’en veux, tu es bien la seule personne dans cette maison à qui je n’en voudrais jamais ".

Bridgess n’était pas certaine d’avoir trouvé les mots justes, elle espérait juste que sa sœur comprenne sa sincérité, après tout, elle savait que sa grande sœur n’était pas douée pour faire des discours.

La jeune fille se sent mal, mal à cause de son père et de son impression d'être coupable dans cette affaire parce que c'est elle, elle qui a entrainé Bridgess, qui l'a poussée à s'allonger dans l'herbe alors qu'elle savait que leur père ne serait pas content, que ce n'était absolument pas digne de leur rang de jeunes filles de bonnes familles, de sang-purs. Et elle avait tout de même entrainé sa sœur là-dedans. Sauf que dans la mesure où Elizabeth est la seconde et Bridgess l'aînée, c'est évidemment Bridgess qui récolte les ennuis à la place de sa cadette et ce n'est pas ce que celle-ci voulait.

Quand sa sœur dit qu'elle ne lui en veux pas et qu'elle est même la seule personne de cette famille à qui elle n'en veut pas, la jolie Elizabeth se sent mieux et a l'impression de respirer mieux, comme si un poids s'enlevait de ses épaules. Parce qu'elle aurait été vraiment triste que sa sœur lui en veuille.

"- Merci Bridgess !" répond la jeune femme.

Pour elle, la bonne entente avec sa soeur est primordiale, alors si tout va bien entre elles et que sa soeur ne lui en veux pas, tout va bien à son goût. Elle adresse un large sourire à son aînée mais se souvient tout de même qu'elles sont punit et vont donc devoir trouver un nouveau moyen pour se changer les idées.

"- Tu veux qu'on fasse quoi ? On a pas le droit de sortir de nos chambres avant ce soir, j'ai entendu papa dire ça à maman. Alors... on peut peut-être s'amuser ici ?" demande la jeune femme avec un sourire pour sa soeur. "Du coup cette fois c'est toi qui décide sister !" lance la jeune adolescente avec un léger rire et sa bonne humeur communicative.

Bridgess sentait bien que sa jeune sœur culpabilisait de l’accrochage avec leur père. Cependant, l’ainé de la famille savait très bien que de toute façon peut-importe ce que se serait passé, leur père aurait sévi.

Elizabeth attendait patiemment, en apparence bien sur, que sa sœur choisisse une activité avant de diner. La jeune fille réfléchit quelques instants avant de se décider… elle aurait bien aimé continuer à rêvasser dans l’herbe et regarder le ciel. Mais puisque c’était « pas digne d’une sorcière de sang pur »… d’un air espiègle elle proposa :

- Que dirais tu de créer des nuages nous-mêmes et de les modeler comme bon nous semble ?

L’idée paraissait séduisante, et puis puisque cela nécessitait la magie, leur paternel n’allait pas se fâcher ou s’indigner si ? Après tout, peu importait.
Les jeunes filles utilisèrent leur potentiel et créèrent des formes duveteuses qu’elles transformèrent tantôt en belle colombe, tantôt en cheval… en passant par les dragons ! Cette expérience se révéla fort intéressante et si divertissante !

Elles ne virent pas le temps passer et s’amusèrent ainsi le reste de l’après-midi. Bridgess entendit alors des pas dans le couloir, instantanément elle fit disparaître leurs créations. Quand leur mère entra dans la chambre, les jeunes filles faisaient mines de lire.

-Vous n’allez pas me faire croire que vous êtes restées tout ce temps à vous cultiver, sourit Mme Fawley qui ne croyait absolument pas à la scène.
-Fais au moins mine d’y croire s’il te plait cela éviterait une nouvelle crise ce soir, supplia Bridgess qui sentait encore les picotements de la correction sur la joue.
-Je peux bien faire cela, mais ne provoque pas ton père ce soir Bridgess, tu sais à quel point il est irritable
-Je ne comptais pas lui adresser la parole, des fois que je dise un mot de travers… je n’ai pas trop envie de me prendre une autre claque ou d’autres reproches de monsieur parfait-sang-pur-digne-et-fier-de-son-nom, bougonna la jeune fille

Mme Fawley soupira devant le comportement peu coopératif de son aînée. Elle convia ses filles à dîner et elles descendirent s’attabler dans la salle à manger.

Elizabeth s’en veut énormément, comme elle sent bien qu’elle est responsable du fait que son père ait disputé son aîné. Certes en ce moment il est particulièrement remonté contre Bridgess alors il lui en faut peu pour s’énerver après elle, pour hausser la voix, mais tout de même. Lizzie sent bien qu’elle a fauté. Si elle n’avait pas poussé sa sœur à se rouler dans l’herbe, jamais leur père n’aurait eut à corriger son aînée, ou même à intervenir. Alors la petite brune a à coeur de se faire pardonner aux yeux de sa sœur et ce même si cette dernière déclare ne pas en vouloir à sa cadette. Il n’y a pas besoin que Bri lui en veuille après tout, pour que Lizzie s’en veuille à elle-même.

«- Créer des nuages ?» demande la plus jeune en écarquillant les yeux, comme elle ne sait absolument pas comment cela est possible. Il est nécessaire pour elle que Bridgess s’explique un peu plus, lui révèle le secret pour réussir cela.

Alors que sa sœur lui explique, Lizzie s’amuse toute l’après-midi, riant sans faire trop de bruit jusqu’au soir. Comme des bruits de pas se font entendre, elle s’empresse de prendre un livre comme sa sœur détruit leurs réalisation et, dans la précipitation, elle ne se rend pas compte qu’elle tient l’ouvrage à l’envers, ce qui provoque un sourire sur le visage de sa maman, laquelle se doute bien qu’elles n’ont pas été tout ce temps les deux petits anges face à elle.

Elle laisse Bridgess parler, accompagnant les propos de cette dernière d’un charmant petit sourire et d’un regard de chien battu, adressé à sa mère, qu’elle accompagne d’un soutient à sa sœur.

«- Oh oui maman, fait semblant d’y croire !» demande la plus jeune.

Alors qu’elle prend place à côté de son père, Lizzie ne se sent pas tranquille alors qu’il semble encore fort agacé par les événements de l’après-midi. Elle commence alors à manger sans dire un mot, adressant quelques regards à sa sœur et sa maman, qui lui font face. Elle finit par se tourner vers son père, dans le silence pesant de l’après-midi.

«- Pardon pour cet après-midi père. C’était de ma faute, c’est moi qui ai demandé à Bridgess de jouer dans l’herbe avec moi ! Les professeurs d’astronomie et de divinations nous ont parlé d’une technique de lecture des nuages, je ne voulais pas vous contrarier.» lance l’adolescente, décidée à essayer de l’adoucir, ce pour quoi elle est plutôt douée d’ordinaire.

L’intervention de sa petite sœur stoppa net le repas. Mr Fawley regarda tour à tour ses deux filles avant de fixer son attention sur sa cadette.

- "- Je pense que tu n’es pas sans savoir que la divination et l’astronomie que je ne considère pas ces « curiosités » comme dignes d’être enseignés à des sorciers."
"
Bridgess baissa la tête, tenta de se faire oublier, elle aurait aimé disparaître à cet instant précis.
-
"""""-Et si ta sœur aînée n’est pas capable de se maîtriser et est adepte de ce genre d’enseignement comme vous semblez vouloir les appelés, je ne vois pas d’autre solution que d’imposer une punition."

Et voilà, encore une punition... Ah Lizzie tu sais pourtant que ton père ne voit que par les nobles enseignements comme les potions, sortilèges ou encore histoire de la magie...
Lizzie voulu répliquer, mais Bridgess posa sa main sur la sienne, il n’était pas nécessaire d’être punie à deux. La jeune fille regarda son père d’un air qu’elle voulait indifférent, prête à accepter sans aucun problème ce que lui imposerait son père. Mais madame Fawley s’imposa, étonnant toute la petite famille à commencer par le père.

"""""- Je pense qu’il y a assez eu de correction dans cette maison pour aujourd’hui, je vous prierais tous de bien vouloir dîner comme une vraie famille se doit de le faire. Mon cher époux, pourriez-vous donner l’exemple à suivre à nos enfants ?"

Mr Fawley regarda sa femme, estomaqué de son intervention. Il la connaissait suffisamment pour comprendre que la situation lui pesait sur le cœur. Mais comment pouvait-il éduquer ses filles à devenir de parfaites sorcières dignes de leur rang si elle lui imposait d’être clément ?

En seul réponse, afin de ne pas contrarier son épouse, il se leva de table et alla s’enfermer dans son bureau. Après un bref silence, Bridgess demanda si elle avait le droit de finir son repas dans sa chambre. Comprenant la situation de son aînée elle lui donna sa permission. Elle devait avoir une conversation avec Lizzie, vouloir faire le bien nécessitait aussi de réfléchir au préalable aux conséquences que cela pouvait engendrer.

"- Je sais père, je suis désolé." répond Elizabeth en baissant la tête.

Être la seconde enfant de la famille ne fait pas tout. Certes les parents Fawley sont plus exigeants, notamment le père, avec leur ainé, mais on ne peut pas dire que Lizzie soit toujours mieux lotie que sa sœur ainée. Ainsi son père lui rappelle-t-il très rapidement que l'astronomie et la divination ne sont pas des matières à enseigner selon lui aux jeunes sorciers. Pourtant l'astronomie a permis de découvrir certaines propriétés magiques et Elizabeth accorde à cette matière plus de crédit qu'à la divination en tout cas.

Comme la mère s'interpose face à une potentielle correction sur son ainée, Elizabeth baisse encore plus la tête comme elle se sent coupable de ce qui se passe autour de cette table. Du haut de ses quatorze ans, c'est lourd à porter pour de si frêles épaules. La jeune femme ne voulait pas déclencher une guérilla pareille au moment du déjeuner, loin de là. Mais heureusement, il n'en est rien et le dîner se termine sur le départ du patriarche, suivit de celui de Bridgess. Elizabeth reste à table en silence, par égard pour sa mère afin de ne pas la laisser seule. Dans quelques années, elle sera la plus grande source de tristesse de cette dernière, bien que cela sera involontaire. L'ignorant encore, elle soutient sa maman, ce soir.

Et puis le dîner finit, la jeune femme rejoint sa chambre pour lire un peu. Avant de finalement se décider à voir Bridgess. Elle se dépêche d'aller toquer à la porte de la chambre de son ainée en espérant que celle-ci ne va pas refuser de la recevoir. Elle pourrait lui faire la tête, même si ce n'est jamais arrivé mais elle espère que ce ne sera pas le cas.

"- Bridgess ? Bridgess c'est moi... On peut... On peut parler ? Je suis désolé... Vraiment désolée tu sais !"

Ainsi Bridgess se réfugia dans sa chambre repensant à la situation qui venait encore de déraper. Elle réussit à terminer son repas malgré le peu d’appétit qu’elle avait. Elle réfléchit à sa situation... elle allait bientôt retourner à Poudlard, lieu où elle pouvait faire ce qu’elle voulait sans avoir son père sur son dos. C’est alors qu’elle se rappela l’immense pile de devoir qu’elle avait à rendre pour la rentrée. Voulant se changer les idées elle commença par le plus pénible : l’histoire de la magie.

Plongée dans son devoir passionnant, elle fut tirée de sa pensée par deux petits coups à sa porte. Elle alla ouvrir, et trouva une Lizzie toute chagrinée qui demandait à lui parler. Bien évidemment elle fit entrer sa petite sœur afin apaiser ses tourments. Et Lizzie vida son sac, elle s’en voulait terriblement d’avoir provoqué son père, ce n’était pas volontaire, elle n’avait eu que de bonnes intentions... Bridgess attendait qu’elle ait fini sa tirade d’excuse, tentant même de réprimer un sourire devant cette adorable scène. Voyant que cela n’en finissait pas, elle saisit la joue de sa jeune sœur et lui tira doucement afin qu’elle arrête. Surprise, Elizabeth se tue.

- Bon maintenant que tu as fini, je ne t’en veux pas, c’était prévisible que la soirée se termine comme cela.

Mais encore une fois, Lizzie culpabilisait d’avoir provoqué une probable punition... et la grande sœur écourta ses plaintes.

- Il pourra me punir autant qu’il veut, peut importe... quand j’aurai terminé mes études, je quitterai cette maison sans être mariée et j’irai faire ma vie sans que père ne puisse rien faire. Et à ce moment Lizzie c’est toi qui m’en voudra...

Elle prononça cette dernière phrase d’un ton désolé. Elle savait bien que quand ce jour viendrait, Mr Fawley serait tellement en colère qu’il la renierait, et que toutes les obligations d’aînée de la famille retomberaient sur les frêles épaules de sa petite sœur. Mais Lizzie avait déjà, du haut de ses 14 ans, accepté le plus difficile, ce qu’elle-même n’avait pas pu faire alors qu’elle était plus âgée : le mariage arrangé. Quand elle s’imaginait l’avenir, Bridgess était persuadée que sa jeune sœur réussirait la où elle-même avait échoué : Lizzie ferait le bonheur et la fierté de son père, et de cette famille de sang-pur... elle en était certaine.

Que Bridgess lui tire la joue fit cesser immédiatement le flot de parole que débitait la jeune femme. Et elle regarde sa sœur ainée en attendant que cette dernière parle, persuadée que celle-ci va intervenir. Et c'est naturellement ce qu'elle fait, faisant savoir à sa benjamine qu'elle ne lui en veux absolument pas. Celle-ci adopte un sourire sur ses lèvres et hoche la tête. Oui naturellement, avec un père comme le leur il y avait très peu de chances pour que la soirée finisse autrement. Il n'avait jamais le sens de l'humour, ni celui de la douceur. Il ne connaissait que les règles et le protocole. Une sorte d'étiquette comme pouvaient en connaître les cours royales. Parce qu'être sans-pur dans la communauté sorcière, ce n'est peut-être pas être roi ou reine, mais cela implique certaines choses, une certaine tenue, au même titre, donc, que la noblesse.

"- Tu va partir ?" demande la jeune en pâlissant un peu comme sa sœur évoque cette hypothèse.

Elle a toujours sût, bien entendu, que Bridgess quitterait le nid avant elle, en toute logique, parce qu'elle se marierait avant. Mais du haut de ses quatorze ans elle ne voit pas bien comment elle pourrait en vouloir à son ainée d'être partie. Peut-être parce qu'elle serait toute seule à la maison ? Mais son paternel ne la punirait pas pour cela. Un peu jeune encore elle n'imagine pas que son père pourrait répudier sa sœur, la renier.

"- Je ne t'en voudrais jamais Bri !" assure la demoiselle.

Et elle n'en aurait pas vraiment le temps c'est vrai. Dans cette chambre elles ne savent pas encore ce qu'elles vont de venir, mais comment pourraient-elles savoir que dans cinq ans, la cadette aura l'ambition d'être potionniste et politicienne, de révolutionner le monde ? Et comment pourraient elles savoir qu'elle ne rentrerait pas, un soir, chez son fiancé, enlevée à celui-ci par un mangemort ? Elle n'aurait pas le temps de détester sa soeur et du haut de ses quatorze ans, elle ne pensait pas la chose possible en jour, cela lui semblait aberrant.

» Libre • Un sot peut poser plus de questions en une heure qu'un homme sensé n'en peut résoudre en un an
» Bridgess ☆ Un air de déjà vu...
» [Flashback de Lily et Sirius] Renarde contre cabot
» Je suis le maitre de mon destin, le capitaine de mon âme. ~ Une lettre à théa.
» [Flashback]Une mission, deux rouquines, une catastrophe...{feat. Lily Potter}