“Toutes les femmes de ma vie, dans ce bal réunis.”
le prince (presque) charmant.'
Le jeune homme ouvrit les yeux. Sa nuit était désormais terminée. Quelque chose ne tournait pas rond, il ne reconnaissait absolument pas l’endroit dans lequel il était. La veille, il s’était endormi comme toujours dans son dortoir aux couleurs jaunes et noirs, et là, il se réveillait dans une chambre immense, avec un seul lit. Tib’ se frotta les yeux, pensant un instant qu’il n’était peut-être pas bien réveillé. Mais rien ne changea, tous ses petits camarades s’étaient envolés. Bordel, qu’est-ce que c’était que cette histoire. Il n’osait même pas bouger de son lit, ne comprenant vraiment pas ce qu’il lui était arrivé. Il sursauta. Quelqu’un venait de cogner à la porte. D’habitude les gens rentraient comme dans un moulin dans le dortoir, c’était donc assez déroutant d’entendre quelqu’un faire preuve d’autant de correction et de politesse. La personne entra, et Tib’ soupira immédiatement de soulagement, c’était son pote de toujours Cab. Si lui était là aussi, ça ne voulait dire qu’une seule chose : que c’était encore une de ces blagues stupides pour le faire flipper. Son ami Serpentard se dirigea vers ses fenêtres et ouvrit les rideaux pour laisser entrer les premiers rayons de soleil dans cette chambre luxueuse.
– Votre majesté, désirez-vous que je vous serve votre petit déjeuner dans vos appartements ?Tib regarda son pote avec des yeux ronds, depuis quand il l’appelait « majesté ». Mais bon si ça faisait partie de son jeu, et que lui était le roi, il n’allait certainement pas s’en priver. Il avait toujours voulu avoir du pouvoir alors être prince était un véritable cadeau aujourd’hui. Tib se contenta d’acquiescer et son ami/valet disparut. Même si se faire traiter de la sorte ne le dérangeait pas, le jeune homme ne comprenait pas le but de ce jeu bizarre. Il sauta de son lit, autour de lui, il y avait de grandes armoires, et simplement un lit en baldaquin. Il y avait également un miroir dans le fond de la pièce. Il n’y avait peut-être pas grande chose dans la chambre mais ça puait la richesse à des kilomètres. Le jeune homme se dirigea vers le miroir et quand il vit sa tête dans le miroir …
– HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA Quel choc. Que lui était arrivé, que lui avait-on fait ? Ses cheveux blonds avaient laissé place à une tignasse brune. Il avait grandi un petit peu, et semblait avoir le visage un peu plus efféminé. Qui était donc l’abruti qui avait totalement ruiné son visage de beau gosse. Entendant le cri de Tib’, Cab avait vite ramené ses fesses pour s’assurer que le prince n’était pas en train de se faire attaquer. Arrivant dans la chambre, il constata que tout avait l’air d’être normal. Il éclaircit sa gorge pour faire comprendre au jeune homme qu’il était là. Tib’ se retourna, content de voir que son pote l’avait rejoint. Il devait lui expliquer à quoi rimait cette blague pourrie. Le faire passer pour un prince pourquoi pas, mais le défigurer hors de question. Son visage était sa marque de fabrique, c’était avec lui qu’il arrivait à choper des nanas aussi facilement.
Oui pour le coup, il ne faisait vraiment pas le malin et commençait à avoir peur de ce qui était en train de se passer. Tib comprenait mieux que personne l’humour de son pote, mais aujourd’hui pour le coup, le côté comique lui avait totalement échappé.
*Respire ce n’est rien mon grand.*– ‘Tain Cab, qu’est-ce que tu m’as fait ?
– Prince Henri, aujourd’hui est une très importante journée pour vous. Ce soir, toutes les jeunes femmes du royaume seront présentes au bal en votre honneur. Votre père espère que vous réussirez à y trouver votre super épouse. Son pote avait définitivement perdu la tête, mais en attendant que plein de femmes seraient là pour lui ce soir, Tib’ n’avait qu’une seule envie : continuer ce jeu. Alors toute la journée il suivit son ami qui semblait se prendre pour son domestique et conseiller : des repas somptueux, quelques cours ennuyant à crever, et surtout un cours d’équitation où il avait failli mourir au moins deux fois. La seule chose qui le faisait tenir était l’image de la brochette de chaudasses ce soir au bal en son honneur. Cab était loin d’être aussi drôle que d’habitude, il le reprenait sans cesse sur son vocabulaire, et ne faisait que lui rappeler qu’il devait trouver une femme et non une partenaire d’une nuit.
*Quel rabat-joie.*Pour le plus grand plaisir de Tib, c’était enfin l’heure de se rendre au bal. On l’avait obligé à enfiler une tenue ringarde et degueulasse, sur ordre du roi. Mon dieu, comment était-il censé choper avec ce truc sur le dos. Bon il se débrouillerait quand même, peu importe l’apparence c’était le fait de les baratiner qui comptait le plus. On l’avait installé sur son trône pendant qu’on faisait défilé une par une les bonnasses du royaume. Génial, il pouvait donc juger très clairement de qui était la plus sexy très facilement. Au bout d’un moment, ça en devenait quand même assez chiant.
Heure de danser. Il aperçut une fille plutôt pas mal. Une blonde avec une longue robe bleue. Trop longue, Tib les préférait ras la touffe, mais ça ne semblait pas être le style de la soirée. A défaut il invita donc cette jeune femme à danser.
– T’es grave bonne, toi et moi dans le jardin vite fait, ça te dit ?La jeune femme le regarda plus que surprise. On entendit les douze coups de minuit commencer, et la beauté se barra en courant. Tib courut après elle, peut-être était-elle d’accord. Mais non, elle avait repris son carrosse et s’était tiré. Le jeune homme vu qu’elle avait perdu l’une de ses chaussures en verre dans les escaliers, au cours de sa fuite.
Il la prit, la rapporta à Cab et lui demanda de lui rapporter la fille à qui elle appartenait au château. Ce fut long mais le valet mena sa mission à bien et revint avec la sexy Cendrillon, elle qui avait espérait que ce prince étrange ne la retrouva pas, c’était plutôt raté pour le coup.
Mais ils vécurent heureux et baisèrent jusqu'à la fin des temps.
FIN.