J'ai eu si peur pour toi...

J'ai eu si peur pour toi...

Le soir d’Halloween avait eut son lot d’horreurs. Une fois qu’il avait quitté le champ de bataille, soutenu par Remus, accompagné par Charlie, l’adrénaline avait quitté le corps de Sirius. Arrivé devant l’infirmerie il avait sombré dans le néant, épuisé. Le Doloris avait fait vriller son corps et son esprit, ne laissant de lui qu’une douleur lancinante. Il avait sombré dans un sommeil sans rêve pendant quelques heures, n’ouvrant les yeux qu’au milieu de la nuit, sous l’emprise de l’angoisse. Alors Madame Pomfresh lui avait donné une potion apaisante pour qu’il termine sa nuit. Réveillé alors que la matinée était bien entamée, il avait pu quitter son lit pour partager quelques chocolats avec Lullaby sur le lit près du sien. Quand la fatigue la saisit, il retourna dans son lit, essayant de négocier sa sortie. Mais Pomfresh désirait le voir se reposer. Alors après son déjeuner il se rendormit grâce à sa potion. Agacé, malgré tout.
Il se sentait observer, mais loin de l’inquiéter le regard qu’on posait sur lui était chaleureux et rassurant. Il sortait de son sommeil, se contraignant à cligner les yeux. Sur le visage inquiet de Charlie. Son cœur bondit dans sa poitrine, et un sourire barra son visage. Charlie était là. Charlie était en vie. Charlie… Il chercha son contact avant même qu’elle ne parle lui demandant comme il allait. La main qu’elle posa sur son bras il la prit entre les siennes et la mena à ses lèvres pour embrasser sa peau ; Charlie, sa douche Charlie. « Je vais bien. Très bien même. Pomfresh m’oblige à rester ici. » Dit-il une fois qu’il fut bien réveillé, gardant la main de la jeune femme entre les siennes, lançant un regard noir à l’infirmière qui était occupée avec d’autres élèves. « Et toi Charlie ? Comment vas-tu ? Vraiment ? » Demanda-t-il en fixant son regard dans le sien, intensément.

J'ai eu si peur pour toi...

La présence et le contact de Charlie l’apaisait. Il se rendait compte que la peur de ne pas la revoir lui avait étreint le corps de sorte qu’il respirait à présent normalement. Elle était face à lui, debout sans aucune grimace de douleur pour déformer ses traits si harmonieux. Il en était soulagé, plus qu’il ne pourrait le dire. Il avait un besoin irrépressible de la sentir, de la toucher, comme pour s’assurer qu’elle n’était pas le fruit de son hallucination. Force est de constatée qu’elle était bien présente, et qu’elle s’inquiétait pour lui. Baliverne, il n’était pas si fatigué que cela, et même le ton sans appel de la jeune femme ne l’empêcha pas de rétorquer d’une voix prouvant de sa mauvaise foi : « Je peux tout aussi bien me reposer dans mon dortoir. Je prends un lit pour rien. » Il soupira, se renfrognant. Outre le fait qu’il n’aimait pas particulièrement l’infirmerie, entendre les gémissements des autres étudiants rendaient difficile sa propre rémission.

Mais plus important encore, il désirait savoir comment elle, elle allait. Il plongea son regard dans le sien comme pour la dissuader de lui mentir. Ce qu’elle tenta de faire, sans grand succès. Il ne bougeait pas, alors que sur le visage de Charlie mille et une émotions se bousculer. Jusqu’à ce que ses yeux deviennent humides. Alors, dans un geste naturel, il l’attira contre lui, prenant la main qu’il avait faite prisonnière pour la contraindre à monter sur le lit et trouver refuge dans ses bras. Il l’enserra dans une étreinte protectrice, caressant ses cheveux, la tenant contre son corps endolori sans se formaliser de la douleur qu’il en ressentait. « Ne pleure pas Charlie, tout va bien… » Murmura-t-il d’une voix chaleureuse et qu’il espérait rassurante à son oreille. « Je n’aurai laissé personne te faire le moindre mal. » Rajouta-t-il, en la gardant dans ses bras avec une force qu’il maîtrisait à peine. Son cœur battait durement dans sa poitrine, et il avait le désir de la garder là, pour longtemps encore. « Tu n’as pas à avoir peur, Cha… »