"Je suis fatiguée, j'ai faim, je suis pas maquillée alors si tu fais le moindre commentaire, je te tue, c'est clair ?" - Ezickan Beauword

Les derniers rayons de soleil. C'est ce que vit notre jolie princesse blonde en ouvrant les yeux. Elle se sentait bien au chaud enfouie sous sa couette et ses couvertures. Elle aurait préféré continuer de dormir encore et enchainer directement sur la nuit pour ne se réveiller que le lendemain matin. Mais son ventre en avait décidé autrement, désirant être nourri. Rebecca s'était couchée un peu plus tôt dans l'après-midi n'ayant pas beaucoup dormi la nuit dernière sans trop savoir pourquoi d'ailleurs et ayant du se réveiller de bonne heure pour se rendre à la bibliothèque et travailler. En effet, s'il y avait bien une chose sur laquelle la jeune femme restait sérieuse était bien ses études. Non pas parce qu'elle aimait ça, bien au contraire, souvent ça lui prenait la tête, mais parce qu'elle savait qu'il s'agissait de sa seule porte de sortie pour quitter sa famille, pour avoir un avenir meilleur, plus radieux du moins que le mariage arrangé qui commençait à les intéresser et que par contre, elle, refuser catégoriquement. Non mais sérieusement, qui pouvait accepter une telle chose ? Certes, elle faisait partie d'une des vingt-huit familles de sang-pur répertoriée, certes sa famille était puissante, certes elle avait un rôle à jouer et à tenir, certes la plupart du temps elle taisait ses avis contradictoires quant à la suprématie des sangs mais là-dessus, elle resterait intransigeante. Le mariage arrangé, c'était non. Et si pour faire comprendre à ses misogynes de parents elle devait quitter le manoir et se débrouiller seule elle le ferait. Même si elle devait en baver. Elle obtiendrait un excellent travail et se trouverait des elfes de maison pour faire toutes les choses qui la révulsaient. La cuisine, le ménage. Argh, non, plutôt mourir.

Enfin bref, ce matin là elle s'était levée de bonne heure, avait travaillé pendant des heures avant de manger tardivement, limite de justesse ce qui l'avait empêché de le faire correctement et était partie se coucher pour une longue sieste. La nuit elle n'avait pu dormir, passant son temps à réfléchir ce qui n'était pourtant pas dans ses habitudes. Mais là, elle avait faim, son ventre criait famine. Alors il était impensable qu'elle ne se lève pas pour aller diner. Elle se rhabilla donc de sa tenue d'écolière à Poudlard, se coiffa et se regarda dans un miroir. En temps normal, elle aurait remit une bonne couche de maquillage. Elle mettait toujours une bonne couche de maquillage. Là il lui en restait encore de ce matin et elle avait beaucoup trop la tête dans le cul pour penser à se démaquiller et se remaquiller. Elle décida que ça irait pour un repas et que de toute façon, si quelqu'un osait dire quelque chose, elle le tuerait.

C'est, encore endormie, un peu moins apprêtée qu'à son habitude et d'une sale humeur qu'elle entra dans la grande salle où de nombreux élèves étaient déjà en train de manger. Elle rejoint la table de sa maison et s'assit en bout de table, à côté d'une Serdaigle en pleine conversation avec ses amis et face à ...

- Oh non pas toi, soupira-t-elle de frustration.

Ezickan Beauword. Il était arrivé en début d'année, en même temps que tous les autres élèves de leur ancien établissement, à Poudlard et il s'était mit en tête depuis qu'il avait entendu parler d'elle et depuis leur première conversation de découvrir qui se cachait derrière ces apparences et cette facette d'elle qui était celle d'une véritable peste. Sauf que Rebecca ne voulait pas qu'on voit qu'il y avait autre chose qu'une peste en elle. Elle n'était pas idiote, elle le savait parfaitement. Mais ce côté sombre de sa personnalité était cent fois plus important que celui qu'elle cachait la plupart du temps. Elle pouvait être loyale, assez attachante, protectrice et un peu amicale mais uniquement avec un nombre très restreint de personne et ce Serdaigle n'en faisait clairement pas parti et elle n'avait pas envie que ce soit le cas. De cette manière, elle était encore plus peste avec lui qu'avec tous les autres.

- Qu'est-ce que tu as à me regarder ? Je sais que je suis magnifique mais bon, de ce que je sache, tu préfères les hommes alors détourne le regard, j'ai pas envie de perdre mon temps à te parler.

Elle savait de par les rumeurs qui couraient qu'il était d'orientation sexuelle homo mais elle s'en moquait parfaitement. Après tout, elle ne voyait pas la différence. Le ton qu'elle avait employé était froid et distant. Elle n'aimait pas qu'on la fixe. Elle ne savait pas pourquoi il le faisait. Peut-être s'attendait-il à un bonjour de sa part ? Si c'était le cas, il se plantait complètement. Ou bien, peut-être avait-il remarqué l'absence d'une nouvelle couche de maquillage sur son visage ? Après tout, elle était réputée pour être une peste superficielle. Mais s'il osait ne faire qu'un simple commentaire, elle le tuait. Tout simplement. Elle le fusilla du regard et commença à se servir pour manger. Elle grimaça en voyant qu'elle était asse en retard pour que le repas soit déjà bien entamé. Il restait de quoi se nourrir mais il n'y avait plus beaucoup de choix.

- Purée, ce que cette école m'énerve...

Elle avait grommelé cette phrase plus pour elle que pour quelqu'un d'autre mais en y réfléchissant bien ce n'était pas du tout étonnant si Ezickan l'avait entendu.

Ezickan Beauword était un garçon de Serdaigle tout ce qui avait de plus normal, assez banal, pas trop entouré, mais pas trop seul non plus. Bref, un garçon banal quoi. Il avait passé sa journée à réviser tous ses cours, en règle générale, il ne faisait pas ça, mais il avait pris du retard et donc, il fallait qu'il se reprenne pour pouvoir respecter l'emploi du temps qu'il s'était fixé. Bien sûr, il prenait le temps de vivre, il n'était pas non plus quelqu'un qui ne vivait que pour ses devoirs. Une fois son retard rattraper il s'était simplement allongé dans son lit et avait regardé le plafond en silence, que pouvait-il bien faire ? Il n'en savait rien. Il était encore trop tôt pour aller dîner, même s'il avait déjà faim. Il se levait finalement de son lit pour aller prendre une douche. Ses pensées les plus profondes venaient toujours l'envahir à ce moment-là. Il se questionnait sur son père, sur son demi-frère, est-ce qu'un jour il pourrait leur dire la vérité ? Est-ce qu'il trouverait le courage de parler à son frère sans que ce dernier ne l'envoie promener ? Il n'y avait peu de chance. Il savait que se faire accepter par Drago Malefoy était déjà compliqué, alors... en tant qu'inconnu ça serait pire. Il ne pourrait pas lui dire qu'il était son demi-frère sinon il risquerait beaucoup. Le jeune homme était vraiment perdu concernant ses sentiments en rapport avec cette histoire.

Le blond terminait rapidement de prendre sa douche, il jetait un œil à l'horloge sorcière et se rendait compte qu'il était enfin l'heure d'aller manger. Il s'habillait donc rapidement avec son uniforme de Poudlard. Il se séchait les cheveux avec sa baguette, avant de se coiffer, et de sortir de la salle de bain pour se diriger hors des dortoirs. Il ne mettait guère de temps pour rejoindre la grande salle. Il s'installait en face d'une jeune femme et entamait une conversation passionnée avec elle. Le jeune homme aimait parler avec les gens, il ne s'en cachait pas, même si cela posait parfois problème puisque les gens ne voulaient pas forcément lui parler. Comme s'était le cas avec la jeune femme qui venait à l'instant prendre place face à lui. En effet, il avait à de nombreuses reprises tentés de lui parler, de discuter avec elle, mais rien n'y faisait, à chaque fois, il se faisait envoyer pètre. Pourtant, il continuait d'essayer de voir derrière son visage de peste. Il savait, du moins, se doutait grandement que la jeune femme ne devait pas être aussi peste sans raison. Elle essayait certainement de cacher sa véritable personnalité derrière ce masque-là. Le blond ne se laissait pas pour autant impressionné par les rejets continuel de la jeune femme. Il n'était pas effrayé par cela. Il voulait juste la comprendre, et il était têtu, l'un de ses plus grand défaut, elle n'avait quand même pas de chance.

Ezickan était tranquillement installé à table, il avait pratiquement fini de manger quand il remarquait la jeune blonde. Elle s'était installé face à lui, il ne faisait aucun commentaire sur son « Oh non pas toi », il avait l'habitude à ce qu'elle essaye de le décourager, cela ne marchait jamais. Il la fixait, mais non pas par méchanceté ou quoi, non, simplement parce qu'il était complètement intrigué et fasciné par cette fille. La menace qu'elle lui envoyait ne le faisait aucun effet. Il voulait juste apprendre à la connaître, était-ce si mal ? Le garçon fronçait les sourcils à la réflexion de la jeune femme. Oui elle était belle, très belle même, d'ailleurs sans autant de maquillage elle était vraiment magnifique, mais ce n'était pas pour cela qu'il l'observait.

« Comme tu viens, justement d'ailleurs, de le faire remarquer, je suis attiré par le sexe masculin, cela ne m'empêche aucunement de trouver une femme jolie, toutefois, ce n'était pas pour cela que je t'observais. »

Le jeune homme ne se laissait jamais démonter, même après toutes ses fois où il avait été recalé par la jeune femme. Il parviendrait un jour à la comprendre, bon, ce n'était pas encore pour aujourd'hui visiblement, puisque la Serdaigle ne semblait pas de bonne humeur. Réellement, il n'était pas sûr de l'avoir vu de bonne humeur un jour. Ou bien était-il malade ce jour-là ? Le garçon secouait la tête en soupirant doucement, il finissait par regarder ailleurs. Il écoutait pourtant la jeune femme parler, du moins, parler à elle même en fait.

« Pourquoi t'énerve-t-elle cette école ? » Demande-t-il alors

Il risquait de se faire envoyer balader encore une fois, mais cela n'avait pas grande importance puisqu'il en avait l'habitude. Il finissait par attraper une part de gâteau au chocolat pour la manger en silence. Il ne servait plus à rien de parler pour le moment, parce qu'il y avait très peu de chance que la conversation s'engage entre eux. Ce qui était assez triste pour lui, qui ne cherchait vraiment qu'à connaître Rebecca. Elle avait un fort caractère, et si elle avait été un mec, et donc avait le nécessaire, eh bien, il aurait probablement été sous son charme.

Rebecca n'était pas le genre de filles qu'on approchait facilement voir qu'on approchait tout court. Elle était distante, inaccessible. L'atteindre n'était pas une chose simple et beaucoup se décourageaient avant d'y arriver tout bonnement parce qu'elle faisait tout pour les décourager. Il n'y avait que très peu de personnes qui la connaissaient parce que très peu avaient creuser au delà de sa personnalité de peste et très peu avaient été assez fort pour gagner contre elle. En effet, il s'agissait bel et bien d'une sorte de guerre qu'il fallait mener et gagner pour réussir à briser toutes ses barrières et c'était parfois plus que compliqué. Elle n'aimait pas aimer. Elle n'aimait pas tenir à des gens. Elle n'aimait pas apprécier. Elle n'aimait pas être faible parce que pour elle, tous ces sentiments positifs qui sont l'amour, l'amitié, la joie, tout ça ce n'est qu'une des nombreuses failles de l'être humain. De cette manière, elle ne se laissait que très rarement domptée si l'on peut dire et la seule personne à l'heure actuelle qui y était arrivée complètement était Mathéo. Mais avec lui, c'était différent. Il lui avait apprit à avoir besoin des autres, à être dépendante d'une certaine façon. Elle aurait pu lui en vouloir mais elle tenait bien trop à cette amitié pour le faire. Il était son pilier après tout. Son petit monde tournait parfaitement bien, elle avait très peu d'amis certes mais elle en avait et ça lui suffisait parfaitement. Il y avait aussi des personnes avec qui elles discutaient. Parfois, quand elle n'était pas de trop mauvaise humeur.

Sauf que voilà, il y avait ce Ezickan Beauword qui cherchait à tout prix à voir derrière son masque, à découvrir qui elle était réellement. Si elle n'était pas certaine qu'il préférait les hommes, elle se serait posée de sérieuses questions à son propos. Elle ne comprenait pas pourquoi il insistait. Pourtant elle avait essayé de le repousser, à de nombreuses reprises d'ailleurs mais il continuait toujours, comme si sa méchanceté ne l'atteignait pas. Et cela agaçait Becca parce qu'au bout du compte, elle commençait à prendre l'habitude qu'il tente sans cesse de la comprendre. C'était flatteur et en raison de son égocentrisme et sa superficialité, elle aimait bien qu'on la flatte. C'était aussi amusant de voir comment il essuyait ses refus d'un revers de main quoique légèrement frustrant. N'avait-elle donc pas plus d'impact que cela sur le jeune homme ?! S'en était presque humiliant !

Et encore une fois, il recommençait. Fatiguée et que peu maquillée, elle avait néanmoins rejoint la grande salle pour pouvoir se restaurer étant affamée et s'était assise au bout de la table, face à ce jeune homme justement. Voyant qu'il la fixait, elle lui avait demandé pourquoi il la regardait parce que ce n'était clairement pas pour la beauté vu qu'il préférait les femmes et lui avait ordonné de détourner le regard. Il lui répondit que rien ne l'empêchait de trouver une femme jolie mais que ce n'était pas pour cela qu'il l'a regardé.

- Et pourquoi donc dans ce cas ?

Répondit-elle du tac au tac. Cette manière de parler, elle l'avait déjà depuis petite mais avait pu la travaille à travers ses joutes verbales avec Mathéo. Becca n'allait quand même pas le remercier pour avoir dit qu'elle était une jolie femme. De toute manière, ce n'était pas comme si elle n'en avait pas conscience.

- En quoi ça te regarde ? cracha-t-elle avant de soupirer. Cette école me soule pour de très nombreuses raisons et j'ai clairement pas envie d'user de ma salive pour te les lister.

Elle mangea un petit peu ce qu'elle venait tout juste de déposer dans son assiette. Dieu que cela faisait du bien. Elle se demandait pourquoi il tentait une énième fois de lui adresser la parole. Avait-il un problème ?

- Y a un truc que je comprends pas chez toi. T'es maso ?

C'est vrai quoi, pourquoi donc revenait-il toujours à la charge ? Soit il était maso soit il était bien naïf et à cet instant, Rebecca ne savait pas ce qui était le pire. Mais en même temps, c'était intriguant de comprendre comment on pouvait à se point s'accrocher à découvrir une personne. Surtout qu'il était mignon. Dommage qu'il était mignon, il aurait presque pu être son style, quoiqu'il paraissait un peu trop soumis pour ça mais après tout, elle ne le connaissait pas. Et n'en avait aucunement envie.

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